La gestion d’entreprise ne concerne pas uniquement les dirigeants ou les grandes sociétés. Elle fait partie du quotidien de toute organisation, mais aussi de nombreuses situations de la vie courante. Comprendre comment une entreprise fonctionne, comment elle prend ses décisions et comment elle crée de la valeur est une étape essentielle avant d’aborder des disciplines plus techniques comme la comptabilité ou la finance, notamment en Suisse.
Cette Introduction à la Gestion d’Entreprise a pour objectif de poser les bases nécessaires pour comprendre le fonctionnement global d’une organisation, son environnement et les choix stratégiques auxquels elle est confrontée.
1.1 Introduction à la Gestion d’Entreprise
La gestion d’entreprise est présente partout, souvent sans que l’on en ait pleinement conscience.
Le ou la chef-fe d’entreprise ou l’entrepreneur-e qui :
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planifie ses futurs investissements,
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analyse l’évolution des ventes ou des dépenses,
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décide d’engager du personnel ou de développer une nouvelle activité,
fait déjà de la gestion.
De la même manière, un couple qui établit un budget pour :
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organiser les dépenses du ménage,
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prévoir des vacances,
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financer des projets importants,
ou encore un enfant qui :
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compte l’argent reçu à son anniversaire,
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gère l’argent de sa tirelire,
met en pratique des principes simples de gestion.
La gestion d’entreprise permet notamment de :
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comprendre la situation financière et économique d’une organisation,
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évaluer la valeur de son patrimoine,
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analyser les résultats de son activité,
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anticiper les décisions à venir.
Ces éléments constituent la base des informations utilisées par les dirigeants pour piloter une entreprise et assurer sa pérennité. La gestion d’entreprise fournit également des repères essentiels pour dialoguer avec des partenaires externes, comme les banques, les investisseurs ou les autorités.
1.2 Introduction à la Gestion d’Entreprise: Les parties prenantes
Toute entreprise évolue au sein d’un système économique composé de nombreux acteurs avec lesquels elle interagit en permanence. Ces acteurs sont appelés les parties prenantes.
On distingue généralement deux grandes catégories :
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les parties prenantes internes, comme les dirigeants, les employés ou les actionnaires,
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les parties prenantes externes, comme les clients, les fournisseurs, les bailleurs de fonds, les autorités ou encore certains groupes de pression.
La gestion d’entreprise consiste notamment à comprendre les attentes de ces différents acteurs et à trouver un équilibre entre leurs intérêts parfois divergents. Cette capacité à gérer les relations internes et externes est un facteur clé de succès pour toute organisation.
1.3 Les formes d’organisations
Il existe différentes formes d’organisation d’entreprise, qui influencent directement la manière dont elle est gérée, financée et développée.
1.3.1 L’entreprise en raison individuelle
L’entreprise en raison individuelle est créée par une seule personne souhaitant travailler de manière indépendante. L’entrepreneur bénéficie d’une grande liberté dans la gestion de son activité, puisqu’il prend seul les décisions.
Il n’existe toutefois aucune séparation juridique entre l’entreprise et son propriétaire. Les dettes et les pertes sont donc assumées personnellement, ce qui représente un risque non négligeable. Sur le plan fiscal, les revenus de l’activité sont généralement intégrés à la déclaration personnelle du propriétaire.
Malgré cette simplicité, il reste indispensable de distinguer clairement les éléments privés des éléments liés à l’activité professionnelle, afin d’assurer une gestion saine et structurée.
1.3.2 Les sociétés
A. Les sociétés de personnes
Les sociétés de personnes reposent sur les individus qui les composent. Les associés sont responsables sur leurs biens personnels en cas de difficultés financières, comme dans le cas de l’entreprise individuelle.
Font notamment partie de cette catégorie :
B. Les sociétés de capitaux
Les sociétés de capitaux existent juridiquement par leur inscription au registre du commerce et leur constitution devant notaire. Elles disposent d’une personnalité juridique propre, distincte de celle de leurs propriétaires.
Contrairement aux autres formes d’organisation, les associés ou actionnaires ne sont pas responsables personnellement des dettes de la société au-delà de leur apport. Un capital minimum est requis :
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CHF 20’000.– pour la société à responsabilité limitée (SARL),
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CHF 100’000.– pour la société anonyme (SA).
Cette forme d’organisation est particulièrement adaptée aux activités de plus grande envergure et permet à l’entreprise de poursuivre son existence indépendamment des changements de propriétaires.
1.4 L’innovation dans les entreprises
L’innovation est un élément central de la gestion d’entreprise moderne. Elle permet aux organisations de s’adapter à leur environnement, de rester compétitives et de créer de la valeur sur le long terme.
L’innovation peut prendre différentes formes :
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technologique,
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organisationnelle,
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liée aux processus,
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ou au modèle d’affaires.
Elle peut être progressive (incrémentale) ou plus profonde (radicale), et résulte souvent d’une combinaison de plusieurs facteurs.
Pour être pertinente, l’innovation doit impérativement apporter une valeur ajoutée à l’entreprise, par exemple :
On peut résumer ce principe par la formule suivante :
Innovation = nouveauté + création de valeur
Dans un environnement économique concurrentiel, la capacité à innover est souvent déterminante pour la survie et le développement des entreprises. Elle joue également un rôle important au niveau économique et social, en favorisant la création d’emplois et la prospérité d’un pays.
1.5 Introduction à la Gestion d’Entreprise: Les objectifs
La gestion d’entreprise vise avant tout à assurer la pérennité et le développement de l’organisation. Elle consiste à coordonner les ressources disponibles — humaines, financières, matérielles et immatérielles — afin d’atteindre des objectifs précis dans un environnement souvent incertain.
Parmi les principaux objectifs de la gestion d’entreprise, on retrouve notamment :
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assurer la viabilité économique de l’organisation sur le long terme,
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créer de la valeur pour les propriétaires ou les actionnaires,
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satisfaire les clients par des produits ou services adaptés,
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garantir des conditions de travail adéquates pour les collaborateurs,
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respecter les obligations légales, sociales et environnementales.
La gestion d’entreprise ne se limite donc pas à la recherche du profit. Elle implique également des choix stratégiques et éthiques, qui tiennent compte des attentes des différentes parties prenantes et de l’impact global de l’activité sur la société.
1.6 Introduction à la Gestion d’Entreprise: Les grandes fonctions
Pour atteindre ses objectifs, la gestion d’entreprise s’articule autour de plusieurs fonctions clés, présentes dans toutes les organisations, quelle que soit leur taille.
On distingue généralement :
La fonction stratégique
Elle consiste à définir les grandes orientations de l’entreprise : vision, objectifs à long terme, positionnement sur le marché et choix de développement. Ces décisions sont généralement prises par la direction et conditionnent l’avenir de l’organisation.
La fonction organisationnelle
Cette fonction concerne la structuration de l’entreprise : répartition des rôles, définition des responsabilités, mise en place des processus et coordination des activités. Une organisation claire facilite la prise de décision et améliore l’efficacité globale.
La fonction humaine
La gestion des ressources humaines joue un rôle central dans la performance de l’entreprise. Elle comprend le recrutement, la formation, la motivation et le développement des compétences des collaborateurs, qui constituent un facteur clé de succès.
La fonction financière
Même si elle sera abordée plus en détail dans des cours spécifiques, la dimension financière fait partie intégrante de la gestion d’entreprise. Elle permet de planifier les ressources, de contrôler les coûts et de soutenir les décisions stratégiques.
La fonction de pilotage
Enfin, la gestion d’entreprise implique un suivi permanent des résultats. À l’aide d’indicateurs et d’outils de contrôle, les dirigeants peuvent mesurer la performance, identifier les écarts et ajuster leurs décisions en conséquence.