Parmi les questions liées au travail et à la gestion de carrière, la rémunération reste parmi les causes majeures de contrariété entre la Direction et leurs collaborateurs et collaboratrices. Demander une augmentation de salaire est toujours une entreprise délicate et il s’agit de s’y prendre de la meilleur des façons pour obtenir satisfaction.
Il est tout à fait légitime de vouloir bénéficier de bonnes conditions de travail et cela passe aussi par l’obtention d’un bon salaire. De plus, une hausse de salaire se justifie pour diverses raisons que l’on peut formuler dans une négociation salariale, par exemple :
- les compétences développées à travers l’expérience professionnelle acquise
- les compétences développées à travers le suivi de formations
- la participation au coaching et la formation de collègues
- la loyauté et la fidélité envers un employeur
- la motivation et la bonne humeur apportée pour créer une cohésion d’équipe
- la performance atteinte et l’effort consenti selon les objectifs définis par le management ou la direction
Tous ces éléments contribuent au succès de l’entreprise qui emploie une équipe compétente et engagée. Certes ce sont des arguments parfois difficile à faire valoir avec exactitude s’ils ne sont pas chiffrés, c’est particulièrement le cas des éléments subjectifs comme la motivation et la bonne humeur qui apporte une valeur certaine au sein de l’entreprise. Mais il est important de les prendre en considération et les faire remarquer.
Chaque effort, chaque travail doit être rémunéré. Mais parfois, et selon la nature du travail et l’effort fourni, un travail mérite un peu plus de rémunération qu’un autre. Cela passe par une adaptation du salaire de base ou par le versement d’une prime ou d’un bonus.
Si en tant qu’employé vous avez le sentiment ne pas être payé à votre juste valeur, compte tenu des compétences que vous apportez et des efforts que vous faites, hélas ce qui peut parfois être le cas, alors des sentiments de frustration et de mécontentement se manifestent.
C’est une réaction spontanée naturelle et compréhensible vis-à-vis de cette injustice et ce manque de reconnaissance. Nombreux sont celles et ceux qui, après réception de leur bulletin de paie, souhaitent se dirigent vers le bureau des ressources humaines pour discuter de leur rémunération. Et pourquoi ne pas le faire ?
Il ne devrait pas y avoir de tabou par rapport à la question de l’argent gagné pour une prestation offerte à son employeur. C’est la nature même d’occuper un emploi. Certes, il n’y a pas que le salaire, mais c’est une des raisons principales pour lesquelles la plupart des gens travaille. Bien entendu, il s’agit de choisir une approche est structurée et préparer un argumentaire qui sensibilisera votre manager. Alors traitons de la question salariale sans contours.
Tous les secteurs sont concernés et il est possible d’optimiser son salaire à condition de s’informer un minimum sur la situation financière de son entreprise. Si votre entreprise a des difficultés financières, le timing n’est certainement pas le bon pour demander une augmentation salariale. Même si l’information est généralement difficile à trouver, il est utile aussi de se renseigner à l’interne ou auprès d’entreprises concurrentes sur les salaires versés aux employés occupant la même position hiérarchique pour un poste similaire, et évoluant dans le même contexte économique.
Dès lors, quels arguments avancer et comment procéder pour augmenter son salaire ?
S’imposer
C’est une arme plus redoutable qu’efficace, il s’agit de s’imposer comme un élément incontournable, efficace, disponible à tout moment, créatif et crédible, surtout si votre ancienneté joue en votre faveur. Il est évident qu’un salarié qui ne fait pas part de ses besoins et de ses attentes n’aura aucune contrepartie et personne ne viendra le chercher. S’il n’agit pas nécessairement de valoriser son propre travail en faisant son autopromotion, il se peut aussi qu’une autre personne vante les mérites de travailler ou collaborer avec vous, par exemple des à l’interne avec des collègues ou l’externe avec des fournisseurs ou des clients. Votre manager saura être réceptif vu qu’il n’y a pas de parti pris comme lors que vous présentez vous-même vos propres qualités. Les partenaires externes sauront mettre en avant vos atouts parce qu’il auront bénéficié de la qualité de votre travail ou des de vos qualités relationnelles.
Ne rater aucune occasion pour montrer et démontrer ses qualités: les réunions sont les meilleures opportunités pour exhiber son savoir-faire tout en gardant les pieds sur terre et la tête sur les épaules, bien entendu. Avant d’espérer une augmentation, il faut surtout évaluer sa chance de l’obtenir, en observant son entourage, soit en regardant ce que font les collègues.
Faire preuve de courage
Il existe parfois un manque de détermination et de courage chez certains employés aux moments où ils veulent revendiquer une augmentation de leur salaire. Beaucoup de personnes n’osent pas toquer à la porte de leur chef(fe) et demander directement une augmentation. Il semble que les femmes soient moins enclines à entamer ce genre de démarche. Mais avant cela, il faut bien estimer sa propre valeur sur le marché tout en sachant parfaitement les barèmes de salaire que l’on puisse espérer avoir. Pour ce faire, il existe plusieurs calculateurs de salaire dont Salarium, un des outils de la Confédération, qui propose une simulation de la rémunération en fonction du profil.
Reste à rappeler que, d’une manière générale, l’entente sur un salaire se négocie à l’embauche et rarement en cours du contrat. Mais cela n’empêche de tenter sa chance si on se sent un peu lésé. En Suisse, il est très difficile de faire évoluer son salaire au cours de l’emploi. Contrairement à d’autres pays, comme en France par exemple, nos entreprises proposent rarement des entretiens dans lesquels il est possible de réévaluer le salaire, chaque année.
Rester à jour au niveau de ses compétences professionnelles
S’actualiser perpétuellement est la meilleure façon pour rester à jour vis-à-vis de son métier et pour avancer davantage. Un employé qui n’actualise pas ses compétences ne peut nullement espérer une augmentation de salaire. Plusieurs alternatives sont actuellement à la portée des employés dans divers secteurs : notamment administratif, comptable et financier, technologique et littéraire. Il est toujours possible de développer ses compétences, améliorer ses connaissances et consolider ses acquis à travers les stages, la formation continue et les cours en ligne.
Avant de s’investir dans une formation en comptabilité, il convient de bien réfléchir aux besoins de l’entreprise et ne pas multiplier les apprentissages pour rien. Généralement, les formations administratives ou qui apportent une certaine rigueur et compétence techniques sont appréciées de toutes les entreprises. L’expérience a montré que les travailleurs qui ont pris la décision de s’engager dans ce type d’apprentissage spécifique se sentent plus à l’aise, et il devient plus difficile aux employeurs de se passer de ses profils.
Les formations de type commerciales (CFC ou des hautes écoles) incluent toutes des cours de comptabilité par exemple. Même s’il n’y a pas d’application directe dans les tâches inscrites dans le cahier des charges, les compétences développées dans un cours de comptabilité permettent de les utiliser de façon transversale dans d’autres domaines (organisation du travail, exécution précise et méthodique des tâches, logique, rapidité d’exécution, etc.).
Choisir la mobilité
Vu qu’en Suisse, les disparités salariales sont une réalité omniprésente entre cantons, une des alternatives envisageables pour pouvoir bénéficier d’une augmentation de salaire réside dans le déménagement vers d’autres cantons plus généreux. Il est aussi possible de penduler. En effet, pour la même fonction et la même tâche, un travailleur n’est pas autant rémunéré à Lugano ou à Zurich ou Genève.
Une autre alternative pour optimiser son revenu mensuel est de se créer des réseaux professionnels, qui faciliteront les éventuelles permutations avec les travailleurs des autres contons. Si gagner 1000 francs de plus par mois est la seule motivation d’un employé, il existe toujours la solution de changer d’emploi. Les salaires dans la banque, la finance et la comptabilité sont connus pour être élevés par exemple. Et il existe de nombreux métiers pour tous les niveaux de compétences et toutes les ambitions. C’est une solution radicale, mais efficace.
Réfléchir à une autre alternative
Mais enfin, pourquoi cherche-t-on à augmenter son salaire? Question simple, mais pertinente! Pour chercher le bonheur, diront quelques-uns.
Justement, la problématique du bonheur est au centre de la réflexion de la spécialiste en gestion de carrière. L’argent est nécessaire mais il ne rend pas heureux, c’est une rétribution qui fait avancer les gens, en leur procurant un certain contentement temporaire, mais sans être viable sur le long terme. Il est important de prendre du recul pour découvrir la vraie raison de son mécontentement. Si un travailleur est obsédé par la croissance annuelle du chiffre de son bulletin de paie, il mettra à exécution les conseils mentionnés ci-dessus.
Par contre, si l’augmentation de son salaire n’est pas le facteur primordial dans le travail, il peut toujours demander à son patron des avantages comme une place de parking sur le lieu de travail, des abonnements de transports publics, des jours de congés supplémentaires ou un aménagement spécial du temps de travail, du télétravail partiel, etc. Cela est généralement plus négociable dans des petites structures pour des emplois de type administratifs dans les bureaux. Les petits avantages en nature de ce genre ne sont généralement pas taxés. Ce genre de compensations reste plus facile à acquérir, d’autant plus qu’elles permettent aux entreprises de rester dans leur budget. Enfin, l’épanouissement qui en ressortira profitera tant au collaborateur qu’à l’entreprise.
Augmenter son salaire ou son bien-être? A chacun de choisir ce qui lui convient.