On peut croire, à tort, que pour se lancer dans l’entrepreneuriat, il faut avoir un nouveau concept révolutionnaire, or il est possible de devenir entrepreneur avec une idée déjà existante, il suffit juste de traquer les bonnes opportunités et les bons filons. De nombreuses success stories ont été issues de reprises de microentreprises. Il ne faut pas nécessairement créer une start-up comme c’est la tendance de nos jours. Contrairement à ce qu’on peut penser, les entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies ne se réservent pas le droit à l’innovation.
Pour lancer un projet entrepreneurial, il suffit d’acquérir une entreprise déjà existante et il n’y a pas mieux qu’une structure de moins de 10 salariés et un chiffre d’affaires inférieur à deux millions d’euros. C’est une opportunité à saisir car elle constitue une bonne base pour l’innovation. C’est un choix hautement indiqué pour les jeunes souhaitant lancer leurs propres entreprises et créer de l’emploi.
D’après un rapport publié en 2015, pas moins de 60 000 micro-structures sont cédées annuellement et on s’attend à ce que la prochaine décennie soit marquée par l’acquisition d’un tiers par les jeunes entrepreneurs. Cette reprise peut se révéler favorable pour la préservation des emplois. En effet avec les départs en retraite de certains dirigeants, les entreprises peuvent être amenées à fermer mais avec leur rachat par des jeunes, c’est l’occasion de redynamiser la structure et d’éviter le chômage à ses employés. L’acquisition d’une petite entreprise peut être l’occasion de la développer. Ainsi une petite boulangerie du quartier peut devenir une enseigne du genre Maison Paul, alors qu’un petit café du coin, peut se transformer en Starbucks et ainsi de suite. Il est possible de migrer de l’acquisition à l’innovation en adoptant l’une des méthodes suivantes :
Lancement d’un nouveau produit ou service
A la suite de l’acquisition d’une structure, il est possible de lui donner un nouvel élan en lançant un nouveau produit ou service. Le plus marquant avec une entreprise existante est qu’elle dispose déjà d’un portefeuille client, de canaux de distribution, d’une certaine notoriété, etc. Or ce n’est pas le cas d’une start-up. De tels atouts peuvent servir la proposition d’un produit ou service même s’il ne fait pas partie de l’activité de base de l’entreprise. Le travail est grandement facilité grâce à la présence d’une infrastructure et de ressources existantes.
Mise en place d’une nouvelle démarche de fabrication et de commercialisation
Dans ce cas de figure, l’acquisition n’entraîne pas de changements au niveau des produits et services, ni au niveau des processus et méthodes de fabrication. Néanmoins l’acquéreur peut s’occuper de la valorisation des atouts de la structure et du redressement de ses faiblesses.
Conquête de nouveaux marchés
Il est possible que l’acquisition s’accompagne de la conquête de nouveaux marchés pour écouler les produits et services de l’entreprise, objet de transmission. Dans ce cas, l’innovation est au rendez-vous grâce à la présence de l’entreprise sur le marché. Cette dernière a déjà acquis une expérience et un réel savoir-faire sur un marché existant, ce qui représente un avantage indéniable contrairement au cas de la start-up.
Détection de nouvelles sources d’approvisionnement
Le développement d’une entreprise peut passer par la signature d’accords avec ses fournisseurs. Ainsi une enseigne spécialisée dans la distribution peut obtenir l’exclusivité d’écouler les produits de l’un de ses fournisseurs. Comme il est possible de se spécialiser dans les produits certifiés bio et les produits respectueux de l’environnement, dans une initiative s’inscrivant dans le commerce équitable. Le point fort d’une entreprise par rapport à une start-up est que la première dispose déjà d’un bilan commercial et de plus de crédibilité de par sa présence sur le marché.
Réorganisation de l’industrie
Une petite entreprise peut révolutionner le marché si elle adopte de nouvelles méthodes de production ou de commercialisation ou si elle dispose de nouvelles sources d’approvisionnement. Elle peut même constituer un sérieux concurrent pour les géants de l’industrie.
Plusieurs raisons peuvent inciter les entrepreneurs à reprendre une structure déjà existante au lieu de créer une start-up. Parmi les raisons les plus importantes on trouve les actifs. En effet les entreprises déjà présentes disposent d’actifs matériels et immatériels. Les immobilisations par exemple peuvent servir de garantie pour obtenir un financement des établissements financiers. Il va de même pour un fonds de commerce susceptible d’intéresser les investisseurs qui peuvent procéder à des apports de capitaux. Or une start-up ne dispose pas d’un tel atout qui peut être vital pour tout entrepreneur.
Un autre élément incitatif et non des moindres est l’information, car les start-ups doivent fournir beaucoup d’efforts pour informer les clients de leurs produits et services et surtout gagner leur confiance, or ce n’est pas évident. Dans le cas d’une reprise, l’historique et l’expérience de l’entreprise permettent de dépasser cette entrave.
D’un autre côté il convient de ne pas négliger l’accompagnement. Pour les entreprises entrant dans le cadre de la reprise, généralement c’est dû à un départ en retraite, soit 70% des cas. En France 20% des microentreprises sont gérées par des propriétaires âgés de plus de 60 ans. Et il est très fréquent qu’après avoir passé quasiment toute sa vie dans cette structure, le cédant accompagne l’acquéreur afin de garantir la continuité de l’affaire. C’est un avantage de taille qui permet au successeur de connaître l’entreprise et son marché et combler ainsi tout manque de connaissances ou d’expérience. Outre l’accompagnement il est possible de bénéficier d’une aide financière non négligeable, grâce à un paiement échelonné proposé par le cédant. Une aubaine pour l’acquéreur qui rencontre parfois des difficultés à bénéficier d’un financement bancaire.