A priori, seules les qualifications et les compétences doivent être prises en compte pour l’accès et l’évolution dans un poste. Or, ce n’est clairement pas toujours le cas. Il ne s’agit là que d’un idéal sans aucun rapport avec la réalité. D’autres variables doivent être prises en considération, à l’instar de la confiance en soi, la patience et le développement de son réseau de contacts.
Les compétences métiers ne sont donc généralement pas suffisantes pour se voir promu et monter les échelons de la hiérarchie dans une entreprise ou une administration publique. Il faut donc jouer des coudes sur d’autres territoires que celui de la compétence professionnelle spécifique à l’exercice de votre métier si vous souhaitez une promotion.
D’après Amanda Goodall, coauteur d’une étude publiée dans le cadre de la gestion des ressources humaines, le bonheur d’un salarié dépend fortement de la présence d’un supérieur hiérarchique compétent et apte à faire son travail. Il faut dire que les aptitudes d’un manager sont beaucoup plus importantes que le salaire, le domaine d’activité ou le poste lui-même.
Parfois. l’on trouve que des personnes qui manquent cruellement de compétences et de connaissances accèdent à des postes à responsabilité. Cette situation représente une énigme difficile à résoudre.
C’est un phénomène qui a généré de nombreuses théories pour tenter de l’expliquer. A ce propos, on ne peut manquer de s’arrêter sur la citation de Dolbert, le personnage de bande dessinée. Celui-ci déclare que les moins compétents sont affectés aux positions où ils peuvent causer le moins de dégâts, à savoir ceux de managers.
Patience dans l’attente de meilleures opportunités
Les auteurs du livre « Le Principe de Peter » ont déjà révélé que l’avancement hiérarchique se fait en fonction du niveau d’incompétence de l’employé. De ce fait, les positions de responsabilité sont occupées par des personnes incapables d’en assumer la charge. Autrement dit, les postes ne sont pas accessibles en fonction du mérite, mais échoient à ceux qui ont fait preuve de patience.
L’arrogance et le leadership
D’après Tomas Chamorro-Premuzic, auteur d’un article intitulé « pourquoi de nombreux incompétents deviennent leaders?», l’explication de ce phénomène émane du fait qu’un individu qui démontre de l’assurance et de la confiance en soi est souvent considéré comme une personne compétente. Cela explique son accès à un poste-clé dans une structure. Il paraît qu’un tel fait est associé à la confusion entre l’arrogance et le leadership.
Une anecdote est rapportée au sujet de Larry Ellison, PDG d’Oracle, selon laquelle il exigeait de ses recruteurs de demander aux candidats s’ils se considèrent comme la personne la plus intelligente qu’ils connaissent. Dans le cas d’une réponse positive, le candidat est engagé. Autrement, ils doivent lui demander le nom de la personne qu’ils estiment la plus intelligente et Larry veille à recruter la personne indiquée.
Il découle de cette méthode que les personnes engagées sont plus arrogantes que réellement intelligentes. D’ailleurs, dans la réalité, les personnes les plus sages sont les plus humbles et les plus discrètes et comme le confirme le dicton chinois «moins on en sait, plus on a confiance en soi».
Un incompétent en cache un autre
Il paraît que plus une structure est de grande taille, plus elle recrute des médiocres surpayés. La raison est que les cadres cherchent à éviter les concurrents éventuels. Pour ne pas se mettre en face à face avec des rivaux, ils engagent des incompétents et les paient bien. Ce qui assure la tranquillité des castes dirigeantes.
Charles-Henri Dumon, fondateur du cabinet Morgan Philips, déclare que les personnes qui ne sont pas talentueuses et ne disposant pas de connaissances suffisantes veillent à ne pas embaucher les bons profils, car la sélection d’un bon candidat peut les mettre en danger.
Le concept de la poupée russe
C’est un concept appliqué au sein de l’agence de publicité Ogilvy & Mather. Dès l’arrivée des recrues, l’agence leur donne une poupée russe contenant un message où on peut lire : «Si chacun de nous engage des gens qui sont plus petits que nous, nous allons devenir une société de nains. Mais si chacun de nous engage des gens qui sont plus grands que nous, Ogilvy & Mather va devenir une entreprise de géants.». Ce concept peut être fructueux, mais il n’est pas exempt de risques.
La valeur d’un manager est perceptible dans sa façon d’embaucher ses collaborateurs. Sydney Finkelstein, professeur à l’Université de Dartmouth déclare que les meilleurs dirigeants cherchent à recruter des individus plus intelligents qu’eux, car ils peuvent compter sur ces personnes pour résoudre les problèmes susceptibles de surgir. D’un autre côté, de tels managers ont confiance en leurs propres aptitudes pour ne pas être inquiétés par leurs collaborateurs.
La notion de méritocratie
Nombreux sont ceux qui se penchent sur la notion de la méritocratie dans nos sociétés. Un concept sociopolitique qui donne la responsabilité et le pouvoir aux plus méritants. Il faut dire que dans l’histoire humaine, aucune société n’a été réellement méritocratique.
A titre d’exemple, en France une grande importance est accordée aux diplômes pour accéder à des postes plus élevés. Mais en réalité, on constate que le mérite scolaire ne profite pas de la reconnaissance qu’on lui doit. D’autres éléments entrent en ligne de mire, comme les relations personnelles, les affinités électives, la naissance, etc.
L’acharnement n’est qu’un mythe qui perdure
Le travail acharné pour avancer dans sa carrière n’est qu’un mythe. On constate que la promotion n’est pas liée au dur labeur. Loïs Frankel, spécialiste des comportements au travail, cite l’exemple d’une femme qui observe ses collègues masculins. Ces derniers passent une demi-heure le lundi à commenter le match du dimanche alors qu’elle travaille.
Le plus surprenant est que ces mêmes collègues obtiennent les projets les plus prometteurs, alors qu’elle s’acharne dans ses tâches quotidiennes de 8 à 19 heures. Les collègues évoluent en travaillant leur réseautage et en passant du temps avec le supérieur hiérarchique, en partant avec lui pour une sortie de fraternité sportive.
Une fois que des positions à responsabilité vacantes se présentent, il les octroient aux personnes avec qui il a des affinités. Dans ce cas, le fait de passer du temps près de la machine à café s’avère plus payant.
L’importance des compétences sociales
Grâce à un réseau riche et bien entretenu, aussi bien interne à une entreprise qu’externe, il possible d’accéder à des opportunités professionnelles “cachées” ou peu visibles. En étant au cœur de l’information, il vous sera plus facile de vous préparer, de vous positionner ou déclarer suffisamment tôt votre intérêt ou vos intentions au sujet d’une place qui se libère au sein d’une organisation.
Que cela soit pour obtenir une promotion ou trouver un emploi, les compétences sociales s’avèrent très profitables pour créer des opportunités et s’informer sur les opportunités qui se présentent.
Le réseau est donc un puissant levier. Pour construire et gérer votre réseau, il s’agit de commencer le plus tôt possible et de développer les compétences sociales qui sont indispensables pour actionner ce levier.
L’importance des diplômes et des compétences “dures”
Les compétences sociales sont certes importantes pour évoluer professionnellement. Mais cela ne suffit clairement pas, puisqu’à la base de tout recrutement, il faut pouvoir justifier du sérieux de son parcours et de sa capacité à réaliser avec diligence et efficacité les tâches qui vous sont confiées.
Pour justifier de vos compétences et maximiser vos probabilités de décrocher le poste que vous convoitez ou d’évoluer au sein de la société pour laquelle vous travaillez, rien de tel qu’une formation.
La formation continue tout au long de votre vie professionnelle démontre votre envie d’évoluer et de développer de nouvelles compétences qui seront certainement perçues comme profitables pour l’entreprise.
Dans tous les cas, c’est une preuve de votre motivation à progresser et monter en compétences. Pour ce faire, l’option de suivre une formation pour développer des compétences métiers, comme par exemple une formation en comptabilité ou un format plus court avec un module de cours de comptabilité sera perçu favorablement.
Si vous optez pour un renforcement de vos “soft skills” (soit pour développer des compétences sociales), par exemple, un cours de gestion des conflits sera très certainement également apprécié par votre hiérarchie ou les ressources humaines de la société pour laquelle vous travaillez.