Résolution de l’exercice 3 problème 3 de l’examen 2016 sur la planification opérationnelle de l’examen du brevet fédéral de spécialiste en finance et comptabilité Suisse.
Cet article est en lien direct avec notre vidéo consacrée à la résolution de l’exercice 3 problème 3 de l’examen 2016 sur la planification opérationnelle, que vous pouvez visionner ci-dessous.
Cet exercice établit une planification opérationnelle sur les trois prochaines années, pour 6 points. Cet exercice représente environ 25 minutes.
On nous demande de remplir 4 éléments :
- le compte de pertes et profits : il représente un classique dans le monde professionnel, car vous serez amené, dans la majorité des PME, à faire cette planification sur au moins les 3 prochaines années ;
- le bilan à l’actif ;
- le bilan au passif ;
- le tableau de flux de trésorerie.
1. Le compte de pertes et profits
En pratique, nous devons souvent déterminer quelle sera l’évolution du chiffre d’affaires sur les prochaines années. Pour ce faire, nous prenons souvent le taux de croissance de notre industrie pour pouvoir déterminer cette évolution. Ainsi, nous pourrons connaître nos charges variables, déterminées en fonction du chiffre d’affaires dont nous connaissons l’évolution, et les charges fixes (nous déterminons si nous prenons des locaux plus grands l’année prochaine, augmenter la part des salaires fixes, par ex. les administrateurs, etc.).
Ensuite, concernant les intérêts, en fonction du financement et des amortissements, il faut déterminer si nous allons faire des acquisitions, des ventes sur les immobilisations à long terme sur les prochaines années.
L’exercice suit la logique suivante : l’évolution du chiffre d’affaires qui est de +10% en 2012, soit 300*110/100, puis +20% soit 330*120/100.
Ensuite, concernant les charges de marchandises, nous avons l’information comme quoi la marge commerciale est constante en 2012 par rapport à 2011. La marge commerciale correspond au chiffre d’affaires moins les charges variables.
- En 2011, elle était de 90 donc en la divisant par le chiffre d’affaires, nous obtenons une marge commerciale de 30%, donc les charges de marchandises sont de 70%.
- En 2012, nous calculons les charges de marchandises, soit 330*70/100 soit 231.
- En 2013, l’exercice nous indique que la marge commerciale est de 25%, donc les charges de marchandises sont de 75%, soit 396*75/100.
- Nous aurions pu prendre dans le calcul de la marge, nos autres charges au comptant en les considérant comme d’autres charges de marchandises vu que nous n’avions pas le détail. En se calquant sur la proposition de solution, nous l’avons écarté mais nous aurions pu l’intégrer.
Concernant les intérêts, le taux n’avait pas été communiqué. Ils sont calculés dans les passifs de régularisation, d’abord dans les PP en charge et au passif dans le passif de régularisation. De plus, l’exercice indique que les intérêts sont payés une fois par année au 31 août, ce qui signifie que dans les passifs de régularisation nous avons 4 mois d’intérêt, de septembre à décembre qui ne sont pas encore réglés.
- Pour déterminer ce taux, nous avions 100 en valeur de prêt, les intérêts de 2010 sont de 2 sur 4 mois, que nous ramenons à 12 mois, soit un taux d’intérêt de 6%.
- Pour les intérêts en 2011, nous n’avons eu aucune opération, donc nous restons à 6.
- En 2012, nous avons eu un remboursement de dette de 50 intervenu le 31 août 2012. Il faut donc faire un prorata d’intérêt à la valeur nominale de 100, qu’on multiplie par 6%, puis par 8/12 correspondant aux mois de janvier à août ; à partir du 1erseptembre, nous avons une valeur de 50 à 6% qu’on multiplie par 4/12, soit un total de 5.
- En 2013, nous n’avons plus qu’une valeur de 50 de dette rémunérée à 6%, soit un total de 3.
- Nous reportons les valeurs de -6, -5 et -3 dans le compte de résultat prévisionnel.
Les amortissements ont été calculés selon la méthode indirecte, très utilisée dans les examens du brevet, qui donne plus de détails à l’actif, donc nous aurons la valeur brute de nos actifs moins le cumul de dépréciation en diminution. Pour connaître la valeur directe, nous prenons le montant net entre les valeurs des immobilisations corporelles et du correctif de valeur des immobilisations corporelles. Cette méthode donne moins d’informations sur le bilan. La maîtrise de cette technique vous permet d’obtenir plus de points à l’examen. Aussi, dans la vidéo, nous vous montrons un tableau de suivi des actifs des immobilisations à la valeur brute et du cumul d’amortissement. Ce tableau à mémoriser pourra être appliqué lors de chaque examen pour résoudre ce problème. Pour rappel : la valeur historique / valeur brute, diminuée des amortissements cumulés, donne la valeur comptable.
- Pour déterminer la valeur brute, nous voyons que la valeur était de 220 en 2011, qu’une acquisition a eu lieu courant 2012 pour 33 que nous pouvons ajouter dans le tableau, ainsi qu’une vente fin 2013 pour laquelle nous avons deux valeurs.
- Premièrement, la valeur comptable de cette immobilisation est de 9.
- Deuxièmement, la valeur historique ou valeur d’acquisition est de 23.
- Nous devons prendre la valeur de 23 et non pas la valeur comptable car nous raisonnons sur la valeur historique ou valeur brute, alors que la valeur comptable serait nette ; comme nous utilisons la méthode indirecte, nous utilisons la valeur historique.
Ensuite, nous calculons le cumul d’amortissement.
- Celui-ci était de -60 en 2010 et -73 en 2011, soit un amortissement ordinaire de -13 qui correspond à l’amortissement sur la valeur historique de 220 qui se répètera tous les ans jusqu’à ce que nous ayons totalement amorti. Ici, nous partons du principe qu’aucun actif n’a été totalement amorti.
- En 2012, nous reprenons l’amortissement ordinaire de 13, à quoi nous ajoutons l’amortissement de la nouvelle immobilisation acquise pour 33. Pour cet amortissement, nous avons le détail dans l’énoncé de l’exercice : à la fin de la durée d’utilisation, la valeur résiduelle prévue est de 3, avec une utilisation sur une période de 5 ans. L’amortissement est donc de 33-3. Nous déprécions donc 30 à amortir sur une période de 60 mois, ce qui revient à un amortissement mensuel de 0,5. Comme l’acquisition a été faite et mise en service fin avril, l’amortissement court de mai à décembre, soit 8 mois. Le cumul d’amortissement est donc de -13-(8*0,5), soit un total de -17.
- Comme nous n’avons eu aucune vente, le cumul d’amortissement est de 90 fin 2012.
- En 2013, l’amortissement ordinaire est de -13, à quoi nous ajoutons l’amortissement de l’acquisition de 33 qui est de 0,5*12 (12 mois), soit -19.
- Nous avons eu une opération spécifique : la vente d’un actif qui a été vendu pour un prix de vente qui n’est pas encore connu, pour une valeur comptable de 9. La valeur d’acquisition de l’immobilisation corporelle à vendre est de 23. Nous reprenons la formule : valeur historique 23 – amortissements cumulés inconnus = valeur comptable 9. Nous ajoutons +/- Résultat sur vente = Prix de vente que nous ne connaissons pas encore. En ce qui concerne le résultat sur vente, nous voyons que nous n’avons pas d’information dans le compte de pertes et profits sur le gain ou la perte sur la vente d’immobilisation. Aussi, nous pouvons en déduire qu’il est de 0. Cela nous donne donc un prix de vente de 9. Nous devons alors calculer le cumul d’amortissement par différence : 23-9 = -14.
- Une fois que nous avons sorti la valeur brute et le cumul d’amortissement lié à l’actif immobilisé, nous avons un cumul d’amortissement de 95.
Nous reprenons ces valeurs : nous transférons dans l’actif les immobilisations : 253 et 230, sur la ligne des immobilisations corporelles, puis le cumul d’amortissement de -90 et -95, sur la ligne du correctif de valeur des immobilisations corporelles, et enfin les amortissements de 13, 17 et 19 dans le compte de résultat prévisionnel. Automatiquement, le bénéfice se calcule.
2. Le bilan
Pour calculer les liquidités, nous devons d’abord résoudre le tableau de flux de trésorerie pour établir les variations.
En ce qui concerne les débiteurs, l’exercice indique une augmentation de 3 par année. Donc nous augmentons le résultat de 3 chaque année.
Le stock de marchandises augmente de 1 en 2011 et 2012, puis reste stable en 2013.
Dans le passif, les valeurs pour les créanciers sont indiquées dans l’énoncé.
Concernant les dettes financières, nous avons un remboursement de 50 en août 2012, donc la dette nominale est de 50 au lieu de 100, et en 2013 aucune opération donc le résultat est stable.
Les intérêts :
- en 2011, ils sont logiquement identiques à 2010 : 100*6%*4/12 = 2
- en 2012 et 2013, nous avons la valeur de 50*6%*4/12 = 1
Le capital-actions : nous avons une augmentation de capital, en avril 2012, pour une valeur nominale de 30, agio 15. Ce calcul est à faire systématiquement lors de l’examen et rapporte ½ à 1 point. Pour calculer le capital-actions, il faut toujours raisonner en valeur nominale. En 2012, nous ajoutons donc la valeur de 30 au capital-actions. Idem en 2013.
Nous devons ensuite déterminer l’agio. Il s’agit de la valeur payée par les actionnaires, qui est plus élevée que la valeur nominale du capital-actions. Cet excédent est classé dans les réserves légales issues de primes, aussi appelées réserves de capital, que nous comptabilisons pour 15. Pour l’actionnaire, se faire rembourser le capital-actions sera plus compliqué que se faire rembourser un agio.
Nous voyons ensuite les réserves légales issues de bénéfices et le PP report. Nous ne connaissons pas la clé de répartition entre ces deux réserves, donc dans le cadre de cet exercice, nous les considérons comme une seule et unique réserve de PP report en réserve de bénéfice. La formule est :
- PP report au 01.01
- +/- Résultat
- – Dividende
- = PP report au 31.12
Nous allons donc pouvoir remplir les informations manquantes.
- En début de période 2011, le PP report était de 29 ; le résultat de 2011 était de 16 ; le dividende était de 11, que nous pouvons retrouver dans le flux de trésorerie. Nous avons donc un PP report en fin de période de 34. Par différence, nous trouvons que la réserve légale issue du bénéfice en 2011 était de 17.
- En effectuant la même opération, nous trouvons un PP report de 38 en 2012, soit un bénéfice reporté de 18.
Ensuite, nous calculons le total des passifs par année.
3. Le tableau de flux de trésorerie
Il s’agit de la partie la plus difficile de cet exercice. Nous vous proposons une méthode de détermination des flux de trésorerie d’exploitation.
Premièrement, nous devons déterminer les trois flux : exploitation, investissement et financement. Nous déterminons pour chaque poste du bilan et du compte de pertes et profits, à quel cycle il appartient : E pour exploitation, I pour investissement, F pour financement. Nous vous invitons à découvrir le détail dans la vidéo (14’).
A noter :
- Les amortissements non monétaires sont liés à l’investissement : on y attribue un I.
- Les passifs de régularisation sont liés avec les intérêts : pour rappel, au débit nous passons les intérêts au PP, au crédit nous passons les passifs de régularisation au passif.
La deuxième étape est de reprendre les montants du PP du cycle d’exploitation dans les flux de trésorerie d’exploitation.
- Les produits de marchandises sont liés au paiement des clients (compte de PP).
- Les paiements de fournisseurs sont liés aux charges de marchandises (compte de PP).
- Les paiements des intérêts sont liés aux intérêts (compte de PP).
- Les paiements d’autres charges sont des paiements au comptant (compte de PP).
La troisième étape, et la plus difficile, est de reprendre les variations du bilan. Pour ce faire, nous pouvons utiliser une écriture fictive.
- Les flux de trésorerie d’exploitation
Nous reprenons la variation entre 2011 et 2010 : nous avons une augmentation de 3, ce qui signifie que les débiteurs ont augmenté de 3. L’écriture fictive considère que les débiteurs augmentent, donc les liquidités diminuent. Donc les paiements des clients en 2011 sont de 300-3. Nous faisons de même pour 2012 et 2013.
Les paiements aux fournisseurs sont liés aux stocks de marchandises (actif) et aux créanciers (passif). En 2011, les stocks de marchandises ont augmenté de 1 donc les liquidités diminuent. Donc nous diminuons les paiements aux fournisseurs de 1. Il en est de même pour 2012. En 2013, les stocks étaient stables donc les paiements aux fournisseurs aussi. Ensuite, nous devons considérer les passifs : les créanciers ont augmenté de 1 en 2011. Comme il s’agit de passif, les créanciers sont au crédit, donc les liquidités augmentent au débit. Dans le paiement des fournisseurs, nous ajoutons +1 en 2011. Nous effectuons la même opération pour 2012 et restons stables en 2013.
Pour les intérêts, nous utilisons la même technique avec les passifs de régularisation. Ces derniers diminuent au débit, donc les liquidités diminuent. Les passifs de régularisation ont diminué de 1 en 2012, donc nous diminuons les intérêts cette année-là. Les autres années sont stables.
Nous calculons les totaux des flux de trésorerie d’exploitation.
- Les flux de trésorerie d’investissement
Nous nous référons à l’énoncé. Nous avons l’investissement pour une acquisition en 2012 effectuée pour 33. L’exercice nous fournit tous les investissements, décaissements et encaissements suite aux ventes. Nous remplissons la ligne investissements pour 2012 : -33.
Nous avons une vente effectuée en 2013 à la valeur comptable de 9, et nous avons déterminé que le prix de vente était de 9 car nous n’avions aucun gain ou perte dans le compte de PP.
Nous pouvons calculer le free cash-flow qui est l’addition du tableau de flux de trésorerie d’exploitation + investissement.
- Les flux de trésorerie de financement
Le financement externe correspond à l’augmentation de capital qui a eu lieu en avril 2012 : 30+15, soit 45.
Le remboursement correspond au remboursement de la dette effectué pour 50.
Pour la distribution de bénéfices, nous reprenons le compte de PP report. Nous devons déterminer le montant pour 2013. Nous avons un solde de PP report en début de période de 38 ; le résultat en 2013 est de 22 ; le versement de dividende est l’inconnu que nous cherchons à résoudre ; le PP report en fin de période 2013 est de 23+23, soit 46. Par différence, nous obtenons une distribution de bénéfices en 2013 de -14.
Nous vérifions que nous avons bien tout traité. Notre flux de trésorerie est complet. Nous additionnons le free cash-flow avec le flux de trésorerie de financement pour obtenir la variation des liquidités.
La dernière étape est de calculer les liquidités :
- En 2010, les liquidités étaient de 10
- En 2011, les liquidités ont augmenté de 15, soit 25
- En 2012, elles ont diminué de 21, soit 4
- En 2013, elles ont augmenté de 33, soit 37
Nous effectuons les totaux du bilan pour s’assurer qu’il est équilibré. Les actifs étant égaux aux passifs, le bilan est parfaitement équilibré. Il y a donc peu de chances d’avoir fait une erreur.
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